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Biographie du Général de Division Edouard CORTADELLAS
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Biographie du Général de Division Edouard CORTADELLAS
FRANCE
Le Général de Division Edouard CORTADELLAS
Le Général de Division Edouard CORTADELLAS
(1913-1989)
(1913-1989)
Dans la mémoire des marsouins et bigors des années 1960-70, le nom du Général Cortadellas reste intimement lié à celui du Tchad. C’est en effet sous son commandement que se déroula de 1969 à 1972 la première intervention militaire française après l’indépendance de ce pays.
Arrivé à Fort-Lamy (Djaména) en août 1969, il prend le commandement des forces franco-tchadiennes jusqu’en septembre 1972. Au cours de ce séjour, le 23 janvier 1971, il perd un de ses fils, Bertrand, sergent-chef à la compagnie parachutiste d’Infanterie de Marine (CPIMa), mort pour la France dans le Borkou (province du Nord du Tchad).
Nommé général de Division le 1er septembre 1971, il passe en 2ème section des officiers généraux, peu après son retour du Tchad, en décembre de la même année et se retire dans un petit village de Haute Provence : Thoard.
D’une activité inlassable, il continue à sillonner la France et le monde (souvent en camping-car) et essaie, lors de conférences, toujours très suivies, de faire profiter les jeunes générations de son expérience. Et quelle expérience !
Né à Toulouse le 25 janvier 1913, il quitte la France à l’âge de 10 ans pour suivre son père (Trésorier payeur général à l’armée du Levant) au Liban où il séjourne jusqu’en 1935. Il y effectue ses études secondaires chez les Jésuites à l’université St Joseph. C’est cependant en France qu’il termine les 3 dernières années de ses études universitaires. Candidat malheureux au concours d’entrée à l’Ecole Coloniale, il s’engage, en août 1935, à Damas, dans les Troupes Coloniales au 17° RTS qu’il quitte un peu moins de 2 ans plus tard (avril 1937), avec le grade de sergent pour rejoindre St Maixent où il est admis dans un peloton d’élèves officiers de réserve.
En octobre 1937, il en sort, 1er des candidats coloniaux.
A l’issue de son premier contrat de 3 ans, il est donc sous-lieutenant de réserve au 12°RTS de La Rochelle alors que nous vivons les préliminaires de la deuxième guerre mondiale.
Au début du conflit, il est chef de section d’éclaireurs motocyclistes au 12°RTS, son premier régiment d’officier, qui devient 12°RIC et prend en compte un secteur de la ligne Maginot jusqu’en avril 1940. Nommé lieutenant, il rejoint le Sud-Ouest de la France (Camp de Souge) où il participe à la formation du 26°RTS avec lequel, au sein de la 8°DIC, il est engagé en juin 1940, en arrière-garde, de la Somme à la Charente. Les 15 et 16 juin 1940, son régiment s’illustre à Feucherolles (Eure et Loir) prés de Chartres où il est très éprouvé .
Replié, après l’armistice, à Fréjus, le lieutenant Cortadellas embarque dés le 21 janvier 1941 pour l’Indochine via le Cap de Bonne Espérance. Volontaire pour participer aux combats contre le Siam (Thaïlande), il est affecté au 11°RIC et commande le poste de Xuan-Loc.
Le récit de cet épisode figure dans l’excellent ouvrage de P. Rives et R. Dietrich
« Héros méconnus. Mémorial des combattants d’Afrique Noire et de Madagascar »
Édité par l’association « Frères d’armes » en 1993.
Après l’accord passé avec les japonais par l’Amiral Decoux, comme il parle couramment l’anglais, il est affecté à l’Etat-major de liaison franco-japonaise à Saigon où il ne se sent pas à sa place. Un artifice administratif et quelques actes d’indiscipline lui permettent de quitter l’Indochine. Pour ce faire, il emprunte le dernier convoi maritime en partance pour la France le 6 septembre 1941.
Ce convoi n’atteint jamais les rivages de notre pays car intercepté en mer par la marine anglaise au large du cap de Bonne Espérance, il est conduit en Afrique du Sud. Là, avec quelques camarades, le lieutenant Cortadellas saisit la première occasion pour rallier les rangs des Forces Françaises Libres.
Dirigé sur le Levant qu’il connaît bien, pendant 18 mois, il travaille au sein du 2ème Bureau du Général Catroux et accomplit de nombreuses missions dans tous les pays de cette zone géographique. Tache passionnante et souvent dangereuse mais qui pourtant, un fois de plus, ne satisfait pas totalement le lieutenant Cortadellas avide d’un commandement opérationnel.
Nommé capitaine en juillet 1942, il accepte la proposition du Général Pechkoff de l’accompagner en Chine où, ce dernier, doit créer une mission militaire destinée à s’occuper de l’Indochine alors aux mains des japonais. Il arrive en Chine à la mi-1943 où pendant quelques semaines, il fait office d’officier de liaison auprès des Tigres Volants du Général Chennault (14° US AIR FORCE). Il obtient enfin et ce pendant 10 mois le commandement du poste de Long-Tchèou à la frontière du Tonkin, face à Langson. Dix mois d’aventures, de contrebande d’armes, de documents, de matériel radio, d’échanges de renseignements, d’exfiltrations d’aviateurs alliés abattus par les japonais, de démêlés avec les pirates et….les japonais qui vont jusqu’à mettre sa tête à prix. Il doit cependant quitter ce poste passionnant où son esprit d’initiative fait merveille et quitter également la Chine le jour….de la libération de Paris, le 24 août 1944. Il a, en effet, était désigné pour les Indes où il rejoint l’école des commandos d’Extrême-Orient (Eastern Warfare School créée par Wingate).
Il y est, notamment, breveté parachutiste dès 1944. A l’issue de ce stage de combat de jungle, très éprouvant et qu’il n’oubliera jamais, et peu après l’attaque japonaise sur nos unités d’Indochine, il est parachuté (dans le cadre de la Force 136) avec son commando – GAUR K-, le 17 mars 1945, sur Dien-Bien-Phu. Il y trace la première piste d’atterrissage pour DC3. Piste qui deviendra célèbre et tragique 9 ans plus tard. Dans la cuvette il récupère et organise les rescapés du 9 mars (attaque japonaise) qui formeront, plus tard, la colonne du Général Alessandri avec laquelle pendant 4 mois, il poursuit vers la Chine une dure bataille retardatrice contre les japonais .
Très affecté physiquement par ces épreuves il est ramené sur Calcutta puis rapatrié sanitaire sur la France en octobre 1945.
Cet épisode, particulièrement mouvementé, a fait l’objet d’un récit détaillé rédigée par le Général Cortadellas lui-même, en 1988, pour le journal de marche du 5°RIC.
Remis sur pieds sans perte de temps, il est affecté au cabinet du Général de Gaulle. Il est plus particulièrement chargé des affaires militaires auprès du secrétariat général du comité interministériel de l’Indochine. Organisme qui centralise alors, au niveau gouvernemental, tous les problèmes de ce territoire. Il y reste exactement 1 an puis, en novembre 1946, il part à nouveau pour l’Extrême-Orient.
Affecté, dans un premier temps, comme chef d’état-major du général délégué auprès du Haut Commissaire pour la récupération des provinces cambodgiennes occupées par le Siam (Thaïlande) en 1941, il obtient ensuite le commandement du secteur maritime du golfe du Siam à Kampot. Il y reste 2 années avant de prendre le commandement pendant quelques mois (avril-août 1951) de l’Académie Royale de Pnom-Penh jusqu’à la fin de son séjour.
Après son congé de fin de campagne (CFC), il est affecté au Maroc au 1er Bataillon du 6°RTS à Rabat (janvier 1950-avril 1951). Nommé chef de bataillon en avril 1951, il prend la direction du 3ème bureau à l’état-major du Général Commandant Supérieur à Rabat où il sert jusqu’à son admission à l’Ecole Supérieure de Guerre – 66ème promotion – en juin 1952. A l’issue de son stage, il est immédiatement désigné pour servir à Madagascar. A Diégo Suarez d’abord comme chef d’état-major de la base stratégique puis à Tananarive où il prend le commandement du Bataillon d’Infanterie Motorisée. Simultanément, il occupe le poste d’attaché militaire non permanent auprès de notre ambassade en Afrique du Sud. Il réactive ainsi un poste inoccupé depuis la guerre des Boers ! Il est, par ailleurs, officier de liaison au Mozambique.
Son séjour à Madagascar durera plus de 3 ans (juillet 1954 à novembre 1957).
A son retour il est désigné pour effectuer un stage de 6 mois (janvier-juillet 1958) à l’Ecole de Guerre Interarmées américaine à Norfolk. Il est alors nommé lieutenant-colonel avant de prendre le commandement en second du Régiment Colonial de Chasseurs de Chars, en septembre 1958, en Algérie. Poste qu’il quittera assez rapidement pour prendre les fonctions de chef d’état-major de la 10ème division parachutiste en zone Nord Algérois sous le commandement du Général Massu.
En avril 1959, il prend le commandement du secteur de Tlemcen jusqu’en mai 1961.
C’est à ce poste qu’il affronte l’épreuve du « putsch d’Alger ». Son loyalisme vis-à-vis du Général de Gaulle et la solidité de son commandement permet le repli sur Tlemcen de toutes les autorités légales restées libres en Algérie au cours de cette période.
Après un court passage à l’état-major de la 1ère DLI à Philippeville, il est rapatrié en France et est affecté à la nouvelle 11ème Division Légère d’Intervention comme chef d’état-major. Cette nouvelle grande unité, après les terribles secousses qui viennent d’ébranler la quasi-totalité des corps parachutistes et une grande partie de nos armées, regroupe toutes les unités parachutistes non dissoutes et la 9ème Brigade d’Infanterie de Marine. Le P.C. vient de s’installer à Nancy.
En juin 1962, il est désigné pour prendre le commandement du 7ème RPIMa à Dakar. Il reste prés de 3 années au Sénégal et participe activement à la remise en condition de l’Armée Sénégalaise après la tentative de subversion de décembre 1962 que l’attitude dissuasive de son régiment a contribué à faire avorter. Une compagnie de son régiment, en 1964, participe au règlement de la crise gabonaise (4) et au maintien au pouvoir du Président Léon M’ba.
Aux cotés de la CPIMa de Brazzaville.
Par ailleurs, c’est grâce à une de ses initiatives, prise au cours de son commandement, qu’est expérimenté le principe de manœuvres régulières en territoire africain.
A son retour en France, il est désigné comme auditeur au Centre des Hautes Etudes Militaires et à l’Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale à Paris (septembre 1965- septembre 1966). A l’issue, il prend le commandement des EOD de la 11ème Division Parachutiste et assume conjointement les fonctions d’adjoint au Général commandant la division à Pau.
En avril 1968, il commande la 25ème brigade aéroportée dont le P.C est également à Pau. Cette brigade comprend : le 1er Hussard de Tarbes, le 1er RCP de Pau, le 6ème RPIMa de Mont de Marsan et le 2ème REP de Calvi.
Le 1er septembre 1968, il est nommé général de brigade. Il commandera la 25ème brigade jusqu’à sa désignation, en août 1969, comme Délégué du gouvernement français auprès du Président de la République du Tchad et commandant en chef des forces franco-tchadiennes.
Cette désignation, à laquelle il ne s’attendait pas, il la perçoit comme la récompense d’une longue carrière consacrée à l’Outre-Mer.
Quelle qu’ait pu être, par la suite, l’évolution dans ce pays, il réussi en 3 ans à rétablir le calme et le fonctionnement des structures militaires et administratives.
Comme dans ses précédentes fonctions, en Indochine et en Algérie, il a appliqué l’idée simple, mais pas toujours d’application facile en Afrique, que « devant une orientation inéluctable, il ne faut user de la force que dans la mesure où elle peut favoriser une solution politique négociée ».
Pendant ces 3 années passées au Tchad, jamais les forces libyennes de Kadhafi n’ont tenté le franchissement de la frontière entièrement regarnie de forces tchadiennes.
Il est nommé général de division le 1er septembre 1971.
A noter que c’est au cours de ce commandement qu’il obtiendra du gouvernement la décision de professionnaliser nos régiments d’infanterie et parachutiste de marine.
C’est ainsi que viendront au Tchad, remplacer les personnels appelés du 6°RIAOM (CPIMa notamment) des personnels d’active du 1er et du 8ème RPIMa et que les détachements du 2°REP seront relevés par élément du 3°RIMA.
En septembre 1972, il quitte le Tchad et passe en 2ème section du cadre des officiers généraux en décembre de la même année.
Au plan familial, le Général Cortadellas a épousé, en 1937, Marthe Chapelain, fille du colonel Chapelain de l’Artillerie de Marine et camarade de Psichari. Il a connu Marthe au Liban et, hormis quelques années de guerre, elle l’a accompagné très souvent dans ses pérégrinations. Ils ont eu 3 enfants.
Août 1935 – décembre 1972….en 37 ans de carrière, le général Cortadellas (« Edouard » comme nous l’appelions tous) a passé 30 années hors de nos frontières et plus de 20 ans dans des commandements directs. Commandeur de la Légion d’Honneur, Grand Officier de l’Ordre National du Mérite, titulaires de 8 citations et 22 autres ordres et décorations diverses dont la médaille de la Résistance, il nous a quitté trop rapidement le 14 septembre 1989.
Arrivé à Fort-Lamy (Djaména) en août 1969, il prend le commandement des forces franco-tchadiennes jusqu’en septembre 1972. Au cours de ce séjour, le 23 janvier 1971, il perd un de ses fils, Bertrand, sergent-chef à la compagnie parachutiste d’Infanterie de Marine (CPIMa), mort pour la France dans le Borkou (province du Nord du Tchad).
Nommé général de Division le 1er septembre 1971, il passe en 2ème section des officiers généraux, peu après son retour du Tchad, en décembre de la même année et se retire dans un petit village de Haute Provence : Thoard.
D’une activité inlassable, il continue à sillonner la France et le monde (souvent en camping-car) et essaie, lors de conférences, toujours très suivies, de faire profiter les jeunes générations de son expérience. Et quelle expérience !
Né à Toulouse le 25 janvier 1913, il quitte la France à l’âge de 10 ans pour suivre son père (Trésorier payeur général à l’armée du Levant) au Liban où il séjourne jusqu’en 1935. Il y effectue ses études secondaires chez les Jésuites à l’université St Joseph. C’est cependant en France qu’il termine les 3 dernières années de ses études universitaires. Candidat malheureux au concours d’entrée à l’Ecole Coloniale, il s’engage, en août 1935, à Damas, dans les Troupes Coloniales au 17° RTS qu’il quitte un peu moins de 2 ans plus tard (avril 1937), avec le grade de sergent pour rejoindre St Maixent où il est admis dans un peloton d’élèves officiers de réserve.
En octobre 1937, il en sort, 1er des candidats coloniaux.
A l’issue de son premier contrat de 3 ans, il est donc sous-lieutenant de réserve au 12°RTS de La Rochelle alors que nous vivons les préliminaires de la deuxième guerre mondiale.
Au début du conflit, il est chef de section d’éclaireurs motocyclistes au 12°RTS, son premier régiment d’officier, qui devient 12°RIC et prend en compte un secteur de la ligne Maginot jusqu’en avril 1940. Nommé lieutenant, il rejoint le Sud-Ouest de la France (Camp de Souge) où il participe à la formation du 26°RTS avec lequel, au sein de la 8°DIC, il est engagé en juin 1940, en arrière-garde, de la Somme à la Charente. Les 15 et 16 juin 1940, son régiment s’illustre à Feucherolles (Eure et Loir) prés de Chartres où il est très éprouvé .
Replié, après l’armistice, à Fréjus, le lieutenant Cortadellas embarque dés le 21 janvier 1941 pour l’Indochine via le Cap de Bonne Espérance. Volontaire pour participer aux combats contre le Siam (Thaïlande), il est affecté au 11°RIC et commande le poste de Xuan-Loc.
Le récit de cet épisode figure dans l’excellent ouvrage de P. Rives et R. Dietrich
« Héros méconnus. Mémorial des combattants d’Afrique Noire et de Madagascar »
Édité par l’association « Frères d’armes » en 1993.
Après l’accord passé avec les japonais par l’Amiral Decoux, comme il parle couramment l’anglais, il est affecté à l’Etat-major de liaison franco-japonaise à Saigon où il ne se sent pas à sa place. Un artifice administratif et quelques actes d’indiscipline lui permettent de quitter l’Indochine. Pour ce faire, il emprunte le dernier convoi maritime en partance pour la France le 6 septembre 1941.
Ce convoi n’atteint jamais les rivages de notre pays car intercepté en mer par la marine anglaise au large du cap de Bonne Espérance, il est conduit en Afrique du Sud. Là, avec quelques camarades, le lieutenant Cortadellas saisit la première occasion pour rallier les rangs des Forces Françaises Libres.
Dirigé sur le Levant qu’il connaît bien, pendant 18 mois, il travaille au sein du 2ème Bureau du Général Catroux et accomplit de nombreuses missions dans tous les pays de cette zone géographique. Tache passionnante et souvent dangereuse mais qui pourtant, un fois de plus, ne satisfait pas totalement le lieutenant Cortadellas avide d’un commandement opérationnel.
Nommé capitaine en juillet 1942, il accepte la proposition du Général Pechkoff de l’accompagner en Chine où, ce dernier, doit créer une mission militaire destinée à s’occuper de l’Indochine alors aux mains des japonais. Il arrive en Chine à la mi-1943 où pendant quelques semaines, il fait office d’officier de liaison auprès des Tigres Volants du Général Chennault (14° US AIR FORCE). Il obtient enfin et ce pendant 10 mois le commandement du poste de Long-Tchèou à la frontière du Tonkin, face à Langson. Dix mois d’aventures, de contrebande d’armes, de documents, de matériel radio, d’échanges de renseignements, d’exfiltrations d’aviateurs alliés abattus par les japonais, de démêlés avec les pirates et….les japonais qui vont jusqu’à mettre sa tête à prix. Il doit cependant quitter ce poste passionnant où son esprit d’initiative fait merveille et quitter également la Chine le jour….de la libération de Paris, le 24 août 1944. Il a, en effet, était désigné pour les Indes où il rejoint l’école des commandos d’Extrême-Orient (Eastern Warfare School créée par Wingate).
Il y est, notamment, breveté parachutiste dès 1944. A l’issue de ce stage de combat de jungle, très éprouvant et qu’il n’oubliera jamais, et peu après l’attaque japonaise sur nos unités d’Indochine, il est parachuté (dans le cadre de la Force 136) avec son commando – GAUR K-, le 17 mars 1945, sur Dien-Bien-Phu. Il y trace la première piste d’atterrissage pour DC3. Piste qui deviendra célèbre et tragique 9 ans plus tard. Dans la cuvette il récupère et organise les rescapés du 9 mars (attaque japonaise) qui formeront, plus tard, la colonne du Général Alessandri avec laquelle pendant 4 mois, il poursuit vers la Chine une dure bataille retardatrice contre les japonais .
Très affecté physiquement par ces épreuves il est ramené sur Calcutta puis rapatrié sanitaire sur la France en octobre 1945.
Cet épisode, particulièrement mouvementé, a fait l’objet d’un récit détaillé rédigée par le Général Cortadellas lui-même, en 1988, pour le journal de marche du 5°RIC.
Remis sur pieds sans perte de temps, il est affecté au cabinet du Général de Gaulle. Il est plus particulièrement chargé des affaires militaires auprès du secrétariat général du comité interministériel de l’Indochine. Organisme qui centralise alors, au niveau gouvernemental, tous les problèmes de ce territoire. Il y reste exactement 1 an puis, en novembre 1946, il part à nouveau pour l’Extrême-Orient.
Affecté, dans un premier temps, comme chef d’état-major du général délégué auprès du Haut Commissaire pour la récupération des provinces cambodgiennes occupées par le Siam (Thaïlande) en 1941, il obtient ensuite le commandement du secteur maritime du golfe du Siam à Kampot. Il y reste 2 années avant de prendre le commandement pendant quelques mois (avril-août 1951) de l’Académie Royale de Pnom-Penh jusqu’à la fin de son séjour.
Après son congé de fin de campagne (CFC), il est affecté au Maroc au 1er Bataillon du 6°RTS à Rabat (janvier 1950-avril 1951). Nommé chef de bataillon en avril 1951, il prend la direction du 3ème bureau à l’état-major du Général Commandant Supérieur à Rabat où il sert jusqu’à son admission à l’Ecole Supérieure de Guerre – 66ème promotion – en juin 1952. A l’issue de son stage, il est immédiatement désigné pour servir à Madagascar. A Diégo Suarez d’abord comme chef d’état-major de la base stratégique puis à Tananarive où il prend le commandement du Bataillon d’Infanterie Motorisée. Simultanément, il occupe le poste d’attaché militaire non permanent auprès de notre ambassade en Afrique du Sud. Il réactive ainsi un poste inoccupé depuis la guerre des Boers ! Il est, par ailleurs, officier de liaison au Mozambique.
Son séjour à Madagascar durera plus de 3 ans (juillet 1954 à novembre 1957).
A son retour il est désigné pour effectuer un stage de 6 mois (janvier-juillet 1958) à l’Ecole de Guerre Interarmées américaine à Norfolk. Il est alors nommé lieutenant-colonel avant de prendre le commandement en second du Régiment Colonial de Chasseurs de Chars, en septembre 1958, en Algérie. Poste qu’il quittera assez rapidement pour prendre les fonctions de chef d’état-major de la 10ème division parachutiste en zone Nord Algérois sous le commandement du Général Massu.
En avril 1959, il prend le commandement du secteur de Tlemcen jusqu’en mai 1961.
C’est à ce poste qu’il affronte l’épreuve du « putsch d’Alger ». Son loyalisme vis-à-vis du Général de Gaulle et la solidité de son commandement permet le repli sur Tlemcen de toutes les autorités légales restées libres en Algérie au cours de cette période.
Après un court passage à l’état-major de la 1ère DLI à Philippeville, il est rapatrié en France et est affecté à la nouvelle 11ème Division Légère d’Intervention comme chef d’état-major. Cette nouvelle grande unité, après les terribles secousses qui viennent d’ébranler la quasi-totalité des corps parachutistes et une grande partie de nos armées, regroupe toutes les unités parachutistes non dissoutes et la 9ème Brigade d’Infanterie de Marine. Le P.C. vient de s’installer à Nancy.
En juin 1962, il est désigné pour prendre le commandement du 7ème RPIMa à Dakar. Il reste prés de 3 années au Sénégal et participe activement à la remise en condition de l’Armée Sénégalaise après la tentative de subversion de décembre 1962 que l’attitude dissuasive de son régiment a contribué à faire avorter. Une compagnie de son régiment, en 1964, participe au règlement de la crise gabonaise (4) et au maintien au pouvoir du Président Léon M’ba.
Aux cotés de la CPIMa de Brazzaville.
Par ailleurs, c’est grâce à une de ses initiatives, prise au cours de son commandement, qu’est expérimenté le principe de manœuvres régulières en territoire africain.
A son retour en France, il est désigné comme auditeur au Centre des Hautes Etudes Militaires et à l’Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale à Paris (septembre 1965- septembre 1966). A l’issue, il prend le commandement des EOD de la 11ème Division Parachutiste et assume conjointement les fonctions d’adjoint au Général commandant la division à Pau.
En avril 1968, il commande la 25ème brigade aéroportée dont le P.C est également à Pau. Cette brigade comprend : le 1er Hussard de Tarbes, le 1er RCP de Pau, le 6ème RPIMa de Mont de Marsan et le 2ème REP de Calvi.
Le 1er septembre 1968, il est nommé général de brigade. Il commandera la 25ème brigade jusqu’à sa désignation, en août 1969, comme Délégué du gouvernement français auprès du Président de la République du Tchad et commandant en chef des forces franco-tchadiennes.
Cette désignation, à laquelle il ne s’attendait pas, il la perçoit comme la récompense d’une longue carrière consacrée à l’Outre-Mer.
Quelle qu’ait pu être, par la suite, l’évolution dans ce pays, il réussi en 3 ans à rétablir le calme et le fonctionnement des structures militaires et administratives.
Comme dans ses précédentes fonctions, en Indochine et en Algérie, il a appliqué l’idée simple, mais pas toujours d’application facile en Afrique, que « devant une orientation inéluctable, il ne faut user de la force que dans la mesure où elle peut favoriser une solution politique négociée ».
Pendant ces 3 années passées au Tchad, jamais les forces libyennes de Kadhafi n’ont tenté le franchissement de la frontière entièrement regarnie de forces tchadiennes.
Il est nommé général de division le 1er septembre 1971.
A noter que c’est au cours de ce commandement qu’il obtiendra du gouvernement la décision de professionnaliser nos régiments d’infanterie et parachutiste de marine.
C’est ainsi que viendront au Tchad, remplacer les personnels appelés du 6°RIAOM (CPIMa notamment) des personnels d’active du 1er et du 8ème RPIMa et que les détachements du 2°REP seront relevés par élément du 3°RIMA.
En septembre 1972, il quitte le Tchad et passe en 2ème section du cadre des officiers généraux en décembre de la même année.
Au plan familial, le Général Cortadellas a épousé, en 1937, Marthe Chapelain, fille du colonel Chapelain de l’Artillerie de Marine et camarade de Psichari. Il a connu Marthe au Liban et, hormis quelques années de guerre, elle l’a accompagné très souvent dans ses pérégrinations. Ils ont eu 3 enfants.
Août 1935 – décembre 1972….en 37 ans de carrière, le général Cortadellas (« Edouard » comme nous l’appelions tous) a passé 30 années hors de nos frontières et plus de 20 ans dans des commandements directs. Commandeur de la Légion d’Honneur, Grand Officier de l’Ordre National du Mérite, titulaires de 8 citations et 22 autres ordres et décorations diverses dont la médaille de la Résistance, il nous a quitté trop rapidement le 14 septembre 1989.
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