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Le Commandant René-de-LABARRIERE (le 1er militaire Français au service de l'ONU tué en Palestine en 1948)
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Le Commandant René-de-LABARRIERE (le 1er militaire Français au service de l'ONU tué en Palestine en 1948)
06/07/48 Commandant René-de-LABARRIERE (47 ans) ONUST Haifa
Commandant René-de-LABARRIERE
Journée internationale des Casques bleus
Honneur au soldat méconnu
Honneur au soldat méconnu
Palestine, 1948: un Français est le premier mort des Nations unies. Voici son histoire, alors que l'on célèbre aujourd'hui les Casques bleus
Son nom aurait pu rester dans l'Histoire et figurer sur la plaque d'une rue de France: «Commandant René de Labarrière (1899-1948), premier soldat de la paix mort en mission». Mais le destin en a décidé autrement, et ce Français tué en Palestine en 1948 n'est pas passé à la postérité. Qui s'en souvient, à l'heure où l'ONU célèbre la Journée internationale des Casques bleus, ce lundi 29 mai?
Son épouse est décédée en 1992; son fils, en 2005. Reste sa belle-fille, Marie-José de Labarrière, 71 ans. «Je ne l'ai pas connu, prévient-elle, mais c'était, paraît-il, un homme remarquable.» Son destin le fut aussi.
René de Labarrière, fils de militaire, entre dans la carrière à 18 ans, à Saint-Cyr. De 1922 à 1938, il multiplie les expériences lointaines: Algérie, Syrie... C'est à Beyrouth, au Liban, qu'il rencontre sa future femme, Thamara, une Russe blanche qui a fui les bolcheviques par les chemins de contrebande. Il aime le violon, elle adore la danse; ils vivent au gré des affectations, mais sans rompre le lien avec Saint-Céré (Lot), le fief de la famille. Durant la guerre, alors que son mari est prisonnier en Allemagne, Thamara reste dans le Lot avec leur fils, Jean, né en 1933. A son retour, en 1945, l'officier traverse une période pénible. Il lui tarde de repartir sur le terrain.
L'occasion se présente en 1948. L'ONU, récemment créée, veut s'interposer entre les Juifs et les Arabes qui s'affrontent en Palestine. Le 29 mai, le Conseil de sécurité décide d'envoyer sur place un médiateur et des observateurs militaires. Ce sera la première «mission» onusienne! Et Labarrière, familier du Proche-Orient, a le profil pour être convoqué.
Alors que les belligérants marquent une trêve, l'équipe se met en place. Elle réunit d'abord 63 observateurs, dont Labarrière, affecté à Nazareth, une région où les déplacements sont difficiles entre les secteurs tenus par les Juifs et ceux contrôlés par les Arabes.
Le 6 juillet au matin, le commandant doit se rendre à Shejara, côté «juif», pour accompagner un franciscain italien, le père Petito. Un autre Français, le commandant de Canchy, conduit la Jeep. Parvenus près du village vers 12 h 30, ils s'arrêtent devant une barricade. Labarrière agite un drapeau blanc. Mais personne ne vient. C'est alors qu'une détonation retentit, provoquée, semble-t-il, par une grenade. Le commandant, touché au poumon droit, s'écroule dans le fossé. Canchy se porte au secours de son ami. Le franciscain, lui, semble tétanisé.
Des soldats juifs accourent. René de Labarrière, toujours conscient, est mené à l'hôpital d'Afula, où il mourra à 16 h 55. Son corps ne sera rapatrié que le 15 septembre; il sera salué par les autorités lors d'une cérémonie aux Invalides.
Qui incriminer? L'enquête d'un officier belge conclut à une sorte de «bavure» des troupes juives, mais la lumière n'a jamais été faite. L'ONU elle-même n'a pas cherché à en savoir davantage. Puis, il a fallu attendre 1998 pour que les Nations unies, à l'initiative de Kofi Annan, honorent la mémoire du commandant en recevant son fils à New York! Depuis 1948, 2254 soldats de la paix (dont 95 Français) sont morts à travers le monde. En Terre sainte, le conflit continue. L'ONU y compte encore 154 observateurs militaires. Le commandant, lui, repose à Saint-Céré, à côté de Thamara. Celle que les habitants appelaient autrefois «la Russe» n'a jamais perçu la moindre pension de la part de la France.
Son épouse est décédée en 1992; son fils, en 2005. Reste sa belle-fille, Marie-José de Labarrière, 71 ans. «Je ne l'ai pas connu, prévient-elle, mais c'était, paraît-il, un homme remarquable.» Son destin le fut aussi.
René de Labarrière, fils de militaire, entre dans la carrière à 18 ans, à Saint-Cyr. De 1922 à 1938, il multiplie les expériences lointaines: Algérie, Syrie... C'est à Beyrouth, au Liban, qu'il rencontre sa future femme, Thamara, une Russe blanche qui a fui les bolcheviques par les chemins de contrebande. Il aime le violon, elle adore la danse; ils vivent au gré des affectations, mais sans rompre le lien avec Saint-Céré (Lot), le fief de la famille. Durant la guerre, alors que son mari est prisonnier en Allemagne, Thamara reste dans le Lot avec leur fils, Jean, né en 1933. A son retour, en 1945, l'officier traverse une période pénible. Il lui tarde de repartir sur le terrain.
L'occasion se présente en 1948. L'ONU, récemment créée, veut s'interposer entre les Juifs et les Arabes qui s'affrontent en Palestine. Le 29 mai, le Conseil de sécurité décide d'envoyer sur place un médiateur et des observateurs militaires. Ce sera la première «mission» onusienne! Et Labarrière, familier du Proche-Orient, a le profil pour être convoqué.
Alors que les belligérants marquent une trêve, l'équipe se met en place. Elle réunit d'abord 63 observateurs, dont Labarrière, affecté à Nazareth, une région où les déplacements sont difficiles entre les secteurs tenus par les Juifs et ceux contrôlés par les Arabes.
Le 6 juillet au matin, le commandant doit se rendre à Shejara, côté «juif», pour accompagner un franciscain italien, le père Petito. Un autre Français, le commandant de Canchy, conduit la Jeep. Parvenus près du village vers 12 h 30, ils s'arrêtent devant une barricade. Labarrière agite un drapeau blanc. Mais personne ne vient. C'est alors qu'une détonation retentit, provoquée, semble-t-il, par une grenade. Le commandant, touché au poumon droit, s'écroule dans le fossé. Canchy se porte au secours de son ami. Le franciscain, lui, semble tétanisé.
Des soldats juifs accourent. René de Labarrière, toujours conscient, est mené à l'hôpital d'Afula, où il mourra à 16 h 55. Son corps ne sera rapatrié que le 15 septembre; il sera salué par les autorités lors d'une cérémonie aux Invalides.
Qui incriminer? L'enquête d'un officier belge conclut à une sorte de «bavure» des troupes juives, mais la lumière n'a jamais été faite. L'ONU elle-même n'a pas cherché à en savoir davantage. Puis, il a fallu attendre 1998 pour que les Nations unies, à l'initiative de Kofi Annan, honorent la mémoire du commandant en recevant son fils à New York! Depuis 1948, 2254 soldats de la paix (dont 95 Français) sont morts à travers le monde. En Terre sainte, le conflit continue. L'ONU y compte encore 154 observateurs militaires. Le commandant, lui, repose à Saint-Céré, à côté de Thamara. Celle que les habitants appelaient autrefois «la Russe» n'a jamais perçu la moindre pension de la part de la France.
Chaque année l’ONU célèbre le 29 mai la journée internationale des casques bleus.
UNTSO
First Casualties
On 6 July 1948 the UN observers had their first casualty with the death of the French Observer Commandant Rene Labarrière while working with the Mixed Armistice Commission, he was wounded near the Afula area and later died in the Jewish Hospital at Afula. He was fatally wounded while investigating an alleged violation of the truce provisions by Jewish forces during the 1948 Arab-Israeli War Commandant du Moustier de Canchy, of the French Army who was with Commandant Rene Labarrière survived his wounds.
Ole H. Bakke, of Norway, a United Nations guard, killed while on duty at Jerusalem on 13 July 1948.
Lieutenant-Colonel Joseph Queru, of the French Army, killed while on duty near Gaza on 28 August 1948.
Captain Pierre Jeannel, of the French Army, killed while on duty near Gaza on 28 August 1948.
Ole H. Bakke, of Norway, a United Nations guard, killed while on duty at Jerusalem on 13 July 1948.
Lieutenant-Colonel Joseph Queru, of the French Army, killed while on duty near Gaza on 28 August 1948.
Captain Pierre Jeannel, of the French Army, killed while on duty near Gaza on 28 August 1948.
WOUNDED
Captain Robert Dens, of the Belgian Army, wounded while on duty near Gaza on 3 July 1948.
Private First Class Edward Brodeur, of the United States Marine Corps, wounded while on duty at Jerusalem on 3 July 1948.
Captain Paul J. J. Leyder, of the Belgian Army, wounded while on duty at Latrun on 1 August 1948.
Captain Michel Taymans, of the Belgian Army, wounded while on duty at Jerusalem on 13 August 1948.
Captain Henri Tors, of the French Army, wounded while on duty at Jerusalem on 28 August 1948.
Eric Gormsen, of the United States of America, a United Nations guard, wounded while on duty at Jerusalem on 8 September 1948.
Private First Class Edward Brodeur, of the United States Marine Corps, wounded while on duty at Jerusalem on 3 July 1948.
Captain Paul J. J. Leyder, of the Belgian Army, wounded while on duty at Latrun on 1 August 1948.
Captain Michel Taymans, of the Belgian Army, wounded while on duty at Jerusalem on 13 August 1948.
Captain Henri Tors, of the French Army, wounded while on duty at Jerusalem on 28 August 1948.
Eric Gormsen, of the United States of America, a United Nations guard, wounded while on duty at Jerusalem on 8 September 1948.
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