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Histoire de la Marseillaise
ANCIENS - COMBATTANTS. :: Votre 1ère catégorie :: votre premier Forum :: HISTOIRE DE LA MARSEILLAISE.
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Histoire de la Marseillaise
La Marseillaise
Claude-Joseph ROUGET de LISLE
La Marseillaise est un chant guerrier de la Révolution française, adopté depuis lors comme hymne national par la République française.
Écrite par Rouget de Lisle en 1792 pour l'armée du Rhin suite à la déclaration de guerre de la France à l'Autriche, ses paroles consistent essentiellement en une exhortation au combat contre les « hordes ennemies », pour la victoire et le salut de la Patrie. Elle a été adoptée comme hymne national français le 14 juillet 1795.
Elle fut écrite par Claude Joseph Rouget de Lisle, capitaine du Génie alors en poste à Strasbourg dans la nuit du 25 au 26 avril 1792 à la suite de la déclaration de guerre à l'Autriche.
Elle eut différents titres, tous éphémères : Chant de guerre pour l'armée du Rhin ; Chant de marche des volontaires de l'armée du Rhin.
Le Dr François Mireur, futur général des armées d'Italie et d'Égypte, venu à Marseille afin d'organiser la marche conjointe des volontaires du Midi (Montpellier et Marseille), publiera ce chant, à Marseille, pour la première fois, avec un nouveau titre : Chant de guerre des armées aux frontières. De fait, ce sont les troupes des Fédérés marseillais qui, l'ayant adopté comme chant de marche, l'entonnent lors de leur entrée triomphale, aux Tuileries, à Paris, le 30 juillet 1792. Immédiatement, la foule parisienne, sans se préoccuper de ses différents noms, baptise ce chant : La Marseillaise. Ce titre, outre sa simplicité, avait l'avantage de marquer de Strasbourg à Marseille, de l'Est au Midi, l'unité de la Nation.
Le maire de Strasbourg, le baron de Dietrich, avait demandé à Rouget de Lisle en garnison à Strasbourg d'écrire un chant de guerre. Rouget de Lisle retourna ensuite à son domicile en soirée, rue de la Mésange (entre la place de l'Homme-de-Fer et la place Broglie). Il composa ainsi un Hymne de guerre dédié au maréchal de Luckner. En effet, c'est alors le Bavarois Nicolas Luckner qui commande l'armée du Rhin. Ironie du sort : le futur hymne national est ainsi dédié à un Bavarois qui sera guillotiné moins de 2 ans plus tard. C'est pourtant bien ce chant qu'il présenta le lendemain, à Dietrich, à son domicile (maison détruite remplacée par le bâtiment de la banque de France à la place Broglie). Cette scène a été immortalisée, notamment dans le tableau d'Isidore Pils, présenté au musée des Beaux-Arts de Strasbourg. Le chant retentit ensuite publiquement pour la première fois sur la place Broglie, devant l'hôtel de ville de Strasbourg.
L'historien strasbourgeois Claude Betzinger conteste cependant le lieu de la première exécution de la Marseillaise, celle-ci s'étant déroulée chez le maire, Frédéric de Dietrich, domicilié à ce moment au 17, rue des Charpentiers à Strasbourg et non à la maison familiale des Dietrich.
Le texte est fortement inspiré d'une affiche de propagande diffusée à cette époque. L'origine de la musique est plus discutée, puisqu'elle n'est pas signée (contrairement aux autres compositions de Rouget de Lisle). Toutefois, si la ressemblance avec la ligne mélodique de l'allegro maestoso du concerto pour piano n° 25 (datant de 1786) de Wolfgang Amadeus Mozart est à signaler, l'inspiration serait surtout venue d'un air du compositeur Ignace Pleyel, tiré d'une opérette de l'époque[réf. nécessaire]. Le septième couplet, dit « couplet des enfants », date d'octobre 1792 ; il est attribué à Jean-Baptiste Dubois, Marie-Joseph Chénier et l'abbé Dubois. Une autre source cite aussi l'Oratorio « Esther » de Grisons, dont l’air du début Stances sur la Calomnie semblent avoir été plagié note après note et mesure après mesure par Rouget de Lisle.
Le 22 juin 1792, un délégué du Club des amis de la Constitution de Montpellier, le docteur François Mireur, venu coordonner les départs de volontaires du Midi vers le front, entonne pour la première fois à Marseille ce chant parvenu de Strasbourg à Montpellier par un moyen incertain (les historiens estiment que la circulation de voyageurs a pu contribuer à ce que les milieux patriotes de Montpellier aient eu connaissance de ce chant, donné à l'occasion de funérailles au printemps 1792). Après un discours prononcé le 21 juin devant le Club des amis de la Constitution de Marseille, rue Thubaneau, Mireur est l'invité d'honneur d'un banquet le lendemain et, prié de prononcer un nouveau discours, il entonne le chant entendu à Montpellier quelques jours ou semaines plus tôt. Dans l'ardente atmosphère patriotique de l'heure, Mireur suscite l'enthousiasme et le chant, repris le lendemain par les journaux locaux, sera distribué aux volontaires marseillais qui l'entonneront tout au long de leur marche vers Paris en juillet 1792.
De la rue Thubaneau aux Champs-Élysées, le chant de Rouget de Lisle devient l'hymne des Marseillais et bientôt La Marseillaise. De fait, on lui attribue souvent à tort d'avoir été écrite à Marseille mais elle a bien été écrite à Strasbourg, rue de la Mésange. François Mireur, lui, parti de Marseille en avant des Marseillais pour rejoindre le bataillon des volontaires de l'Hérault, fera une brillante carrière militaire et mourra général, en Égypte, à l'âge de 28 ans.
La Marseillaise est déclarée chant national le 14 juillet 1795.
Interdite sous l'Empire puis la Restauration, elle est remise à l'honneur après la révolution de 1830 et redevient hymne national sous la IIIe République, en 1879 - le Président de la République de l'époque était alors Jules Grévy. Le ministère de l'Éducation nationale conseille d'en pratiquer le chant dans les écoles à partir de 1944, pratique qui est dorénavant obligatoire à l'école primaire (proposition de loi du 19 février 2005, adoptée le 23 avril 2005, modifiant l'article L321-3 du Code de l'éducation). Les Constitutions de 1946 (IVe République) et de 1958 (Ve République) conservent La Marseillaise comme hymne national (article 2 de la Constitution de la Cinquième République française).
La Marseillaise est un des symboles républicains en France.
Il existe une version vénétienne (Bibioteca Civica A. Hortis Trieste Italie) datant de Juin 1797 publiée à Padoue à la même date en langue italienne (texte original italien) pour fêter la chute de la république Serenissima des doges de Venise en mai 1797 par le général Napoléon Bonaparte.
La Marseillaise n'était pas seulement l’hymne français. Comme chant révolutionnaire de la première heure, il a été repris et adopté par nombre de révolutionnaires sur tous les continents.
Une adaptation en russe, la Marseillaise des Travailleurs, publiée en 1875, fut même réalisée par le révolutionnaire Piotr Lavrovitch Lavrov. Vers 1900, ceux qui la chantaient en public en Russie étaient arrêtés par la police. Ce qui explique qu'après la Révolution d'Octobre, les bolcheviks l'adoptent pour hymne en 1917, avant de reprendre un autre chant révolutionnaire français : L'Internationale. En avril 1917, lorsque Lénine retourne en Russie, il est accueilli à Pétrograd au son de la Marseillaise. L'Internationale a cependant tendance à remplacer La Marseillaise chez les révolutionnaires d'extrême-gauche, parce qu'en devenant l'hymne national français, celle-ci est maintenant associée au pouvoir étatique de la France.
En 1931, à l'avènement de la Seconde République espagnole, certains Espagnols ne connaissant pas leur nouvel hymne (Himno de Riego), accueillirent le nouveau régime en chantant La Marseillaise, dans une version espagnole ou catalane.
Durant la Seconde Guerre mondiale, la loge maçonnique Liberté chérie, créée dans les camps de concentration nazis, tire son nom de cet hymne des combattants de la liberté.
Arsène Wenger ayant été entraîneur de l'équipe de football Nagoya Grampus, de Nagoya (Japon), et lui ayant fait gagner la Coupe du Japon de football, les supporters de cette équipe encouragent encore aujourd'hui leur équipe sur l'air de La Marseillaise.
Le carillon à l'hôtel de ville de Cham en Bavière sonne La Marseillaise pour commémorer son fils Maréchal Luckner.
Le texte a subi plusieurs modifications de couplets. On compte aujourd'hui 12 couplets et un couplet dit « des enfants ». La majorité des couplets n'est plus dans la version « officielle », celle que l'on trouve sur le site internet de l'Élysée. Seul le premier couplet est chanté lors des événements. Deux couplets (les « couplets des enfants ») ont été ajoutés ultérieurement, dont l'un d'eux a depuis été supprimé de la version « officielle ». Enfin, eu égard à son caractère religieux, le 8e couplet a été supprimé par Joseph Servan, ministre de la Guerre, en 1792. Un autre couplet a été supprimé car il a été jugé trop violent.
Sur la partition originale de Rouget de Lisle, on voit clairement écrit « Marchez, Marchez » au refrain, qui s'accorde avec « Formez vos bataillons », 2e personne du pluriel. La transcription officielle est pourtant « Marchons, marchons », qui tenterait d'établir une rime avec « bataillons » et « sillons ». En réalité, Rouget de Lisle était capitaine. Et en qualité d'officier, il commandait ses hommes. D'où la formule impérative. Néanmoins la Marseillaise est une marche et on peut imaginer que les soldats en manœuvre en reprenaient le refrain, en chantant "marchons" et non "marchez". Cette version se serait imposée par transmission orale.
Rouget de Lisle n’ayant écrit que 6 couplets, le site officiel de l’Élysée indique que l’auteur du 7e couplet reste inconnu.
Dans son ouvrage Sous le bonnet rouge de sa collection « La Petite Histoire », G. Lenotre rapporte la tradition viennoise, selon laquelle ce couplet aurait été composé par l’abbé Antoine Pessonneaux. Cette version a été reprise par Claude Muller dans Les Mystères du Dauphiné. Selon lui, l'abbé, professeur de rhétorique au collège de Vienne de 1788 à 1793 né à Lyon le 31 janvier 1761, jugeant que le texte était incomplet, puisqu'il n'évoquait pas les nouvelles générations, écrivit le « couplet des enfants » qu'il fit chanter par les élèves lors de la fête de la fédération du 14 juillet 1792 en présence de la population et de soldats de bataillon de fédérés marseillais alors en transit dans la ville. Ce couplet passa ensuite à Paris, grâce au député Benoît Michel de Comberousse. Traduit devant le tribunal à Lyon - le 1er janvier 1794 (12 nivôse an II) selon G. Lenotre -, l'abbé aurait été sauvé de la mort en se présentant comme l'auteur du septième couplet de la Marseillaise. L'abbé Pessonneaux mourut le 10 mars 1835.
Toujours selon Claude Muller, en 1848, Louis du Bois, ancien sous-préfet né à Lisieux le 16 novembre 1773, mort le 9 juillet 1855, affirma être l'auteur du couplet et expliqua avoir emprunté l'idée au chant des Spartiates rapporté par Plutarque, ouvrant une querelle d'historiens.
Le 24 janvier 2003, l'ensemble des députés a adopté, dans le cadre de la loi d'orientation et de programmation pour la sécurité intérieure (Lopsi), un amendement créant le délit d'« outrage » au drapeau français et à l'hymne national, La Marseillaise. Délit sanctionné par un emprisonnement de 6 mois et 7 500 euros d'amende. Un certain nombre de citoyens et d'associations de défense des droits de l'homme se sont insurgés contre ce qu'ils considèrent comme une atteinte manifeste à la liberté d'expression et contre le flou entretenu par le mot « outrage ».
Le Conseil constitutionnel a limité les possibilités d'application :
« [...] Sont exclus du champ d'application de l'article critiqué les œuvres de l'esprit, les propos tenus dans un cercle privé, ainsi que les actes accomplis lors de manifestations non organisées par les autorités publiques ou non réglementées par elles ; que l'expression « manifestations réglementées par les autorités publiques », éclairée par les travaux parlementaires, doit s'entendre des manifestations publiques à caractère sportif, récréatif ou culturel se déroulant dans des enceintes soumises par les lois et règlements à des règles d'hygiène et de sécurité en raison du nombre de personnes qu'elles accueillent. »
La Loi Fillon, visant à réformer l'éducation et adoptée en mars 2005, a rendu obligatoire l'apprentissage de La Marseillaise dans les classes maternelles et primaires à partir de la rentrée 2005, conformément à la loi du 23 avril 2005. On retrouve l'obligation d'enseigner l’hymne national dans d'autres pays, comme les États-Unis, la Serbie ou encore l’Autriche.
Plusieurs associations, dont les syndicats d’enseignants du Pays basque, ont condamné en 2005 l’obligation d’apprentissage en école primaire de chant incitant à « abreuver nos sillons d’un sang impur ».
Pierre Dupont, chef de la musique de la Garde républicaine (1927-1944) compose l'arrangement officiel de l'hymne national. C'est cette version qui est encore actuellement en usage.
À partir d'un certain moment, l'air et la trame de construction de la Marseillaise étaient connus d'un large public. Il était tentant et commode d'inscrire des couplets proches, sur le même air, pour la défense et l'illustration d'une cause. C'est ce que firent certains auteurs qui, en agissant ainsi, ne prétendaient pas nécessairement parodier l'hymne original. Ce fut, par exemple, le cas de Léo Taxil, en 1881, qui rédigea Le chant des électeurs, plus connu sous le nom de La Marseillaise anticléricale. C'était une chanson politique, comique, violemment anticléricale, appelant à voter aux élections pour le Parti radical.
On trouve l'ébauche de la mélodie de La Marseillaise dans le concerto pour piano et orchestre n°25 (KV 503) de Mozart composé quelques années plus tôt : les douze premières notes de l'hymne sont jouées au piano par la main gauche à la fin du premier mouvement allegro maestoso.
Giuseppe Cambini a pris le thème à Airs patriotiques pour deux violons, où il est cité et repris avec variations, avec d'autres mélodies patriotiques.
L'air de l'hymne officieux du Royaume de Wurtemberg rappelle La Marseillaise mais les paroles dues à Justinus Kerner sont d'une toute autre inspiration. Cet hymne a pour titre Preisend mit viel schönen Reden ou Der rechte Fürst.
En 1830, Hector Berlioz l'a arrangée dans une première version pour deux chœurs et orchestre. Puis en 1848 dans une seconde version pour ténor solo, chœur et piano. « Pour tout ce qui a un cœur, une voix, et du sang dans les veines », écrit-il en tête de sa partition.
En 1839, Schumann l'a inclus aussi dans le premier mouvement du Carnaval de Vienne, par défi envers Metternich, qui avait interdit la Marseillaise à Vienne.
En 1871, le texte du célèbre hymne communiste l'Internationale a été écrit à l'origine sur l'air de la Marseillaise. Il a fallu attendre 1888 avant que ne soit composé l'air actuel de l'Internationale par Degeyter.
En 1872, le compositeur hongrois Franz Liszt a composé une fantaisie pour piano sur l'air de la Marseillaise.
En 1880, le thème de La Marseillaise a été repris par Piotr Ilitch Tchaïkovski dans sa grandiloquente Ouverture 1812 opus 49 célébrant la victoire russe de 1812 sur les armées napoléoniennes. On peut y entendre les premières notes de la mélodie utilisées comme motif mélodique récurrent, en opposition aux thèmes mélodiques de différents chants patriotiques russes.
En 1929, Dmitri Chostakovitch l'a utilisé dans sa musique pour le film La Nouvelle Babylone, en la superposant parfois avec le french cancan d'Offenbach. De la même manière, en 1999, le compositeur polonais Wojciech Kilar a repris des fragments du thème de la Marseillaise dans le film Pan Tadeusz - Quand Napoléon traversait le Niémen, également dans le passage intitulé Rok 1812 (L'année 1812).
En 1967, dans la chanson All You Need Is Love, les Beatles se sont servis de l'intro de La marseillaise pour illustrer le début de leur chanson.
En 1981, Mel Brooks en a aussi fait une reprise, en introduction, sur son morceau It's Good To Be The King.
En 2006, Charlélie Couture a repris le thème musical dans une chanson intitulée Ma Marseillaise à moi.
Comme tout chant ou chanson célèbre, la Marseillaise a été souvent parodiée avec plus ou moins de talent par divers artistes ou confréries, à des fins humoristiques ou politiques. On peut citer, comme exemples :
Le Retour du soldat, connue sous le nom de la Marseillaise de la Courtille, œuvre d'Antignac, parue en 1792, chez l'édition Frère.
Le 5 juillet 1793, La Marseillaise des Montagnards s'adresse aux sans culottes des fédérés bretons.
En 1848, la Marseillaise des cotillons est un chant féministe.
En 1867, Camille Naudin à la Nouvelle Orléans écrit La Marseillaise noire.
En 1888, on trouve La Marseillaise des libres penseurs, chanson anonyme.
En 1891, Emile Voillequin écrit La Marseillaise fourmisienne.
En 1893, Louis Pinède de Vals-les-bains écrit La Marseillaise des catholiques.
En 1911, Gaston Couté écrit La Marseillaise des requins.
La Marseillaise de la caserne Cambronne de Brennus se chantait dans les chambrées de la caserne Cambronne à Nantes (65è RI).
On trouve aussi Le chant des blancs, une Marseillaise Milanaise, En avant peuple d'Italie, la Marseillaisa dos Peréreus, la Marseillaise des femmes, la Marseillaise des belles-mères.
L’hymne national français est un chant guerrier hérité des guerres révolutionnaires. Aujourd'hui, en France, le caractère jugé violent des paroles de La Marseillaise est parfois critiqué. Lors de l'écriture, le pays était dans un contexte très violent puisque la France était en guerre avec certains de ses voisins depuis quelques mois.
C'est le vers Qu'un sang impur abreuve nos sillons qui est notamment décrié. Pour Jaurès, il s'agirait d'une référence explicite au sang des victimes de la Terreur. Pour les historiens de la France moderne, le premier couplet est nourri de textes anciens, parfois du XVIIe siècle appelant à la défense du royaume, et ils voient une parenté avec un texte anonyme qui, en 1636, au moment de l'invasion espagnole, appelait à charger les ennemis de la France « de telle sorte que nos terres soient engraissées de leurs corps après que les bêtes en auront pris leur proye[18]. » Pour d'autres[Qui ?], ce vers est directement emprunté à une chanson anti-anglaise très populaire lors de la guerre de Sept Ans (1756-1763). La haine franco-anglaise atteint à cette occasion des sommets depuis la guerre de Cent Ans, et des deux côtés de la Manche, les textes haineux se multiplient. Cette littérature appelant à la résistance est une mine pour certains auteurs révolutionnaires, Rouget de Lisle inclus. « Aux armes, citoyens ! » figure ainsi dans une Ode aux Français signée Écouchard en 1762, tandis que l’on retrouve ce vers invoquant un sang impur dans une Adresse à la nation anglaise sous la plume de Claude-Rigobert Lefebvre de Beauvray en 1757.
Jean Jaurès a fait l'éloge de la Marseillaise même s'il s'interrogeait sur le sens des paroles et en particulier de la question du "sang impur"
« Mais ce n'est pas seulement sur la forme que porte la controverse ; c'est sur les idées. Or, je dis que La Marseillaise, la grande Marseillaise de 1792, est toute pleine des idées qu'on dénonce le plus violemment dans L'Internationale. Que signifie, je vous prie, le fameux refrain du "sang impur" ? — "Qu'un sang impur abreuve nos sillons !", l'expression est atroce. C'est l'écho d'une parole bien étourdiment cruelle de Barnave. On sait qu'à propos de quelques aristocrates massacrés par le peuple, il s'écria : "Après tout, le sang qui coule est-il donc si pur ?" Propos abominable, car dès que les partis commencent à dire que le sang est impur qui coule dans les veines de leurs adversaires, ils se mettent à le répandre à flots et les révolutions deviennent des boucheries. Mais de quel droit la Révolution flétrissait-elle de ce mot avilissant et barbare tous les peuples, tous les hommes qui combattaient contre elle ? »
— Jean Jaurès, « Marseillaise et Internationale », La Petite République socialiste, 30 août 1903 (voir le texte intégral sur le site de l'Assemblée Nationale).
Une autre interprétation considère que ces vers seraient une référence aux révolutionnaires qui ont le sang impur contrairement aux aristocrates au sang « noble »(voir p. 48 de Dufourg Frédéric, La Marseillaise, Paris : Le Félin, 2008.), mettant en lumière les « préjugés de milieux sociaux » chez les gentilshommes français au XVIIIe siècle.
C'est ainsi que Gavroche, personnage célèbre du roman Les Misérables de Victor Hugo, interprète ces vers : "En avant les hommes ! qu’un sang impur inonde les sillons ! Je donne mes jours pour la patrie, je ne reverrai plus ma concubine, n-i-ni, fini, oui, Nini ! mais c’est égal, vive la joie ! Battons-nous, crebleu ! j’en ai assez du despotisme." Les Misérables, Cinquième partie, Livre I - Victor Hugo 1862.
Écrite par Rouget de Lisle en 1792 pour l'armée du Rhin suite à la déclaration de guerre de la France à l'Autriche, ses paroles consistent essentiellement en une exhortation au combat contre les « hordes ennemies », pour la victoire et le salut de la Patrie. Elle a été adoptée comme hymne national français le 14 juillet 1795.
Elle fut écrite par Claude Joseph Rouget de Lisle, capitaine du Génie alors en poste à Strasbourg dans la nuit du 25 au 26 avril 1792 à la suite de la déclaration de guerre à l'Autriche.
Elle eut différents titres, tous éphémères : Chant de guerre pour l'armée du Rhin ; Chant de marche des volontaires de l'armée du Rhin.
Le Dr François Mireur, futur général des armées d'Italie et d'Égypte, venu à Marseille afin d'organiser la marche conjointe des volontaires du Midi (Montpellier et Marseille), publiera ce chant, à Marseille, pour la première fois, avec un nouveau titre : Chant de guerre des armées aux frontières. De fait, ce sont les troupes des Fédérés marseillais qui, l'ayant adopté comme chant de marche, l'entonnent lors de leur entrée triomphale, aux Tuileries, à Paris, le 30 juillet 1792. Immédiatement, la foule parisienne, sans se préoccuper de ses différents noms, baptise ce chant : La Marseillaise. Ce titre, outre sa simplicité, avait l'avantage de marquer de Strasbourg à Marseille, de l'Est au Midi, l'unité de la Nation.
Le maire de Strasbourg, le baron de Dietrich, avait demandé à Rouget de Lisle en garnison à Strasbourg d'écrire un chant de guerre. Rouget de Lisle retourna ensuite à son domicile en soirée, rue de la Mésange (entre la place de l'Homme-de-Fer et la place Broglie). Il composa ainsi un Hymne de guerre dédié au maréchal de Luckner. En effet, c'est alors le Bavarois Nicolas Luckner qui commande l'armée du Rhin. Ironie du sort : le futur hymne national est ainsi dédié à un Bavarois qui sera guillotiné moins de 2 ans plus tard. C'est pourtant bien ce chant qu'il présenta le lendemain, à Dietrich, à son domicile (maison détruite remplacée par le bâtiment de la banque de France à la place Broglie). Cette scène a été immortalisée, notamment dans le tableau d'Isidore Pils, présenté au musée des Beaux-Arts de Strasbourg. Le chant retentit ensuite publiquement pour la première fois sur la place Broglie, devant l'hôtel de ville de Strasbourg.
L'historien strasbourgeois Claude Betzinger conteste cependant le lieu de la première exécution de la Marseillaise, celle-ci s'étant déroulée chez le maire, Frédéric de Dietrich, domicilié à ce moment au 17, rue des Charpentiers à Strasbourg et non à la maison familiale des Dietrich.
Le texte est fortement inspiré d'une affiche de propagande diffusée à cette époque. L'origine de la musique est plus discutée, puisqu'elle n'est pas signée (contrairement aux autres compositions de Rouget de Lisle). Toutefois, si la ressemblance avec la ligne mélodique de l'allegro maestoso du concerto pour piano n° 25 (datant de 1786) de Wolfgang Amadeus Mozart est à signaler, l'inspiration serait surtout venue d'un air du compositeur Ignace Pleyel, tiré d'une opérette de l'époque[réf. nécessaire]. Le septième couplet, dit « couplet des enfants », date d'octobre 1792 ; il est attribué à Jean-Baptiste Dubois, Marie-Joseph Chénier et l'abbé Dubois. Une autre source cite aussi l'Oratorio « Esther » de Grisons, dont l’air du début Stances sur la Calomnie semblent avoir été plagié note après note et mesure après mesure par Rouget de Lisle.
Le 22 juin 1792, un délégué du Club des amis de la Constitution de Montpellier, le docteur François Mireur, venu coordonner les départs de volontaires du Midi vers le front, entonne pour la première fois à Marseille ce chant parvenu de Strasbourg à Montpellier par un moyen incertain (les historiens estiment que la circulation de voyageurs a pu contribuer à ce que les milieux patriotes de Montpellier aient eu connaissance de ce chant, donné à l'occasion de funérailles au printemps 1792). Après un discours prononcé le 21 juin devant le Club des amis de la Constitution de Marseille, rue Thubaneau, Mireur est l'invité d'honneur d'un banquet le lendemain et, prié de prononcer un nouveau discours, il entonne le chant entendu à Montpellier quelques jours ou semaines plus tôt. Dans l'ardente atmosphère patriotique de l'heure, Mireur suscite l'enthousiasme et le chant, repris le lendemain par les journaux locaux, sera distribué aux volontaires marseillais qui l'entonneront tout au long de leur marche vers Paris en juillet 1792.
De la rue Thubaneau aux Champs-Élysées, le chant de Rouget de Lisle devient l'hymne des Marseillais et bientôt La Marseillaise. De fait, on lui attribue souvent à tort d'avoir été écrite à Marseille mais elle a bien été écrite à Strasbourg, rue de la Mésange. François Mireur, lui, parti de Marseille en avant des Marseillais pour rejoindre le bataillon des volontaires de l'Hérault, fera une brillante carrière militaire et mourra général, en Égypte, à l'âge de 28 ans.
La Marseillaise est déclarée chant national le 14 juillet 1795.
Interdite sous l'Empire puis la Restauration, elle est remise à l'honneur après la révolution de 1830 et redevient hymne national sous la IIIe République, en 1879 - le Président de la République de l'époque était alors Jules Grévy. Le ministère de l'Éducation nationale conseille d'en pratiquer le chant dans les écoles à partir de 1944, pratique qui est dorénavant obligatoire à l'école primaire (proposition de loi du 19 février 2005, adoptée le 23 avril 2005, modifiant l'article L321-3 du Code de l'éducation). Les Constitutions de 1946 (IVe République) et de 1958 (Ve République) conservent La Marseillaise comme hymne national (article 2 de la Constitution de la Cinquième République française).
La Marseillaise est un des symboles républicains en France.
Il existe une version vénétienne (Bibioteca Civica A. Hortis Trieste Italie) datant de Juin 1797 publiée à Padoue à la même date en langue italienne (texte original italien) pour fêter la chute de la république Serenissima des doges de Venise en mai 1797 par le général Napoléon Bonaparte.
La Marseillaise n'était pas seulement l’hymne français. Comme chant révolutionnaire de la première heure, il a été repris et adopté par nombre de révolutionnaires sur tous les continents.
Une adaptation en russe, la Marseillaise des Travailleurs, publiée en 1875, fut même réalisée par le révolutionnaire Piotr Lavrovitch Lavrov. Vers 1900, ceux qui la chantaient en public en Russie étaient arrêtés par la police. Ce qui explique qu'après la Révolution d'Octobre, les bolcheviks l'adoptent pour hymne en 1917, avant de reprendre un autre chant révolutionnaire français : L'Internationale. En avril 1917, lorsque Lénine retourne en Russie, il est accueilli à Pétrograd au son de la Marseillaise. L'Internationale a cependant tendance à remplacer La Marseillaise chez les révolutionnaires d'extrême-gauche, parce qu'en devenant l'hymne national français, celle-ci est maintenant associée au pouvoir étatique de la France.
En 1931, à l'avènement de la Seconde République espagnole, certains Espagnols ne connaissant pas leur nouvel hymne (Himno de Riego), accueillirent le nouveau régime en chantant La Marseillaise, dans une version espagnole ou catalane.
Durant la Seconde Guerre mondiale, la loge maçonnique Liberté chérie, créée dans les camps de concentration nazis, tire son nom de cet hymne des combattants de la liberté.
Arsène Wenger ayant été entraîneur de l'équipe de football Nagoya Grampus, de Nagoya (Japon), et lui ayant fait gagner la Coupe du Japon de football, les supporters de cette équipe encouragent encore aujourd'hui leur équipe sur l'air de La Marseillaise.
Le carillon à l'hôtel de ville de Cham en Bavière sonne La Marseillaise pour commémorer son fils Maréchal Luckner.
Le texte a subi plusieurs modifications de couplets. On compte aujourd'hui 12 couplets et un couplet dit « des enfants ». La majorité des couplets n'est plus dans la version « officielle », celle que l'on trouve sur le site internet de l'Élysée. Seul le premier couplet est chanté lors des événements. Deux couplets (les « couplets des enfants ») ont été ajoutés ultérieurement, dont l'un d'eux a depuis été supprimé de la version « officielle ». Enfin, eu égard à son caractère religieux, le 8e couplet a été supprimé par Joseph Servan, ministre de la Guerre, en 1792. Un autre couplet a été supprimé car il a été jugé trop violent.
Sur la partition originale de Rouget de Lisle, on voit clairement écrit « Marchez, Marchez » au refrain, qui s'accorde avec « Formez vos bataillons », 2e personne du pluriel. La transcription officielle est pourtant « Marchons, marchons », qui tenterait d'établir une rime avec « bataillons » et « sillons ». En réalité, Rouget de Lisle était capitaine. Et en qualité d'officier, il commandait ses hommes. D'où la formule impérative. Néanmoins la Marseillaise est une marche et on peut imaginer que les soldats en manœuvre en reprenaient le refrain, en chantant "marchons" et non "marchez". Cette version se serait imposée par transmission orale.
Rouget de Lisle n’ayant écrit que 6 couplets, le site officiel de l’Élysée indique que l’auteur du 7e couplet reste inconnu.
Dans son ouvrage Sous le bonnet rouge de sa collection « La Petite Histoire », G. Lenotre rapporte la tradition viennoise, selon laquelle ce couplet aurait été composé par l’abbé Antoine Pessonneaux. Cette version a été reprise par Claude Muller dans Les Mystères du Dauphiné. Selon lui, l'abbé, professeur de rhétorique au collège de Vienne de 1788 à 1793 né à Lyon le 31 janvier 1761, jugeant que le texte était incomplet, puisqu'il n'évoquait pas les nouvelles générations, écrivit le « couplet des enfants » qu'il fit chanter par les élèves lors de la fête de la fédération du 14 juillet 1792 en présence de la population et de soldats de bataillon de fédérés marseillais alors en transit dans la ville. Ce couplet passa ensuite à Paris, grâce au député Benoît Michel de Comberousse. Traduit devant le tribunal à Lyon - le 1er janvier 1794 (12 nivôse an II) selon G. Lenotre -, l'abbé aurait été sauvé de la mort en se présentant comme l'auteur du septième couplet de la Marseillaise. L'abbé Pessonneaux mourut le 10 mars 1835.
Toujours selon Claude Muller, en 1848, Louis du Bois, ancien sous-préfet né à Lisieux le 16 novembre 1773, mort le 9 juillet 1855, affirma être l'auteur du couplet et expliqua avoir emprunté l'idée au chant des Spartiates rapporté par Plutarque, ouvrant une querelle d'historiens.
Le 24 janvier 2003, l'ensemble des députés a adopté, dans le cadre de la loi d'orientation et de programmation pour la sécurité intérieure (Lopsi), un amendement créant le délit d'« outrage » au drapeau français et à l'hymne national, La Marseillaise. Délit sanctionné par un emprisonnement de 6 mois et 7 500 euros d'amende. Un certain nombre de citoyens et d'associations de défense des droits de l'homme se sont insurgés contre ce qu'ils considèrent comme une atteinte manifeste à la liberté d'expression et contre le flou entretenu par le mot « outrage ».
Le Conseil constitutionnel a limité les possibilités d'application :
« [...] Sont exclus du champ d'application de l'article critiqué les œuvres de l'esprit, les propos tenus dans un cercle privé, ainsi que les actes accomplis lors de manifestations non organisées par les autorités publiques ou non réglementées par elles ; que l'expression « manifestations réglementées par les autorités publiques », éclairée par les travaux parlementaires, doit s'entendre des manifestations publiques à caractère sportif, récréatif ou culturel se déroulant dans des enceintes soumises par les lois et règlements à des règles d'hygiène et de sécurité en raison du nombre de personnes qu'elles accueillent. »
La Loi Fillon, visant à réformer l'éducation et adoptée en mars 2005, a rendu obligatoire l'apprentissage de La Marseillaise dans les classes maternelles et primaires à partir de la rentrée 2005, conformément à la loi du 23 avril 2005. On retrouve l'obligation d'enseigner l’hymne national dans d'autres pays, comme les États-Unis, la Serbie ou encore l’Autriche.
Plusieurs associations, dont les syndicats d’enseignants du Pays basque, ont condamné en 2005 l’obligation d’apprentissage en école primaire de chant incitant à « abreuver nos sillons d’un sang impur ».
Pierre Dupont, chef de la musique de la Garde républicaine (1927-1944) compose l'arrangement officiel de l'hymne national. C'est cette version qui est encore actuellement en usage.
À partir d'un certain moment, l'air et la trame de construction de la Marseillaise étaient connus d'un large public. Il était tentant et commode d'inscrire des couplets proches, sur le même air, pour la défense et l'illustration d'une cause. C'est ce que firent certains auteurs qui, en agissant ainsi, ne prétendaient pas nécessairement parodier l'hymne original. Ce fut, par exemple, le cas de Léo Taxil, en 1881, qui rédigea Le chant des électeurs, plus connu sous le nom de La Marseillaise anticléricale. C'était une chanson politique, comique, violemment anticléricale, appelant à voter aux élections pour le Parti radical.
On trouve l'ébauche de la mélodie de La Marseillaise dans le concerto pour piano et orchestre n°25 (KV 503) de Mozart composé quelques années plus tôt : les douze premières notes de l'hymne sont jouées au piano par la main gauche à la fin du premier mouvement allegro maestoso.
Giuseppe Cambini a pris le thème à Airs patriotiques pour deux violons, où il est cité et repris avec variations, avec d'autres mélodies patriotiques.
L'air de l'hymne officieux du Royaume de Wurtemberg rappelle La Marseillaise mais les paroles dues à Justinus Kerner sont d'une toute autre inspiration. Cet hymne a pour titre Preisend mit viel schönen Reden ou Der rechte Fürst.
En 1830, Hector Berlioz l'a arrangée dans une première version pour deux chœurs et orchestre. Puis en 1848 dans une seconde version pour ténor solo, chœur et piano. « Pour tout ce qui a un cœur, une voix, et du sang dans les veines », écrit-il en tête de sa partition.
En 1839, Schumann l'a inclus aussi dans le premier mouvement du Carnaval de Vienne, par défi envers Metternich, qui avait interdit la Marseillaise à Vienne.
En 1871, le texte du célèbre hymne communiste l'Internationale a été écrit à l'origine sur l'air de la Marseillaise. Il a fallu attendre 1888 avant que ne soit composé l'air actuel de l'Internationale par Degeyter.
En 1872, le compositeur hongrois Franz Liszt a composé une fantaisie pour piano sur l'air de la Marseillaise.
En 1880, le thème de La Marseillaise a été repris par Piotr Ilitch Tchaïkovski dans sa grandiloquente Ouverture 1812 opus 49 célébrant la victoire russe de 1812 sur les armées napoléoniennes. On peut y entendre les premières notes de la mélodie utilisées comme motif mélodique récurrent, en opposition aux thèmes mélodiques de différents chants patriotiques russes.
En 1929, Dmitri Chostakovitch l'a utilisé dans sa musique pour le film La Nouvelle Babylone, en la superposant parfois avec le french cancan d'Offenbach. De la même manière, en 1999, le compositeur polonais Wojciech Kilar a repris des fragments du thème de la Marseillaise dans le film Pan Tadeusz - Quand Napoléon traversait le Niémen, également dans le passage intitulé Rok 1812 (L'année 1812).
En 1967, dans la chanson All You Need Is Love, les Beatles se sont servis de l'intro de La marseillaise pour illustrer le début de leur chanson.
En 1981, Mel Brooks en a aussi fait une reprise, en introduction, sur son morceau It's Good To Be The King.
En 2006, Charlélie Couture a repris le thème musical dans une chanson intitulée Ma Marseillaise à moi.
Comme tout chant ou chanson célèbre, la Marseillaise a été souvent parodiée avec plus ou moins de talent par divers artistes ou confréries, à des fins humoristiques ou politiques. On peut citer, comme exemples :
Le Retour du soldat, connue sous le nom de la Marseillaise de la Courtille, œuvre d'Antignac, parue en 1792, chez l'édition Frère.
Le 5 juillet 1793, La Marseillaise des Montagnards s'adresse aux sans culottes des fédérés bretons.
En 1848, la Marseillaise des cotillons est un chant féministe.
En 1867, Camille Naudin à la Nouvelle Orléans écrit La Marseillaise noire.
En 1888, on trouve La Marseillaise des libres penseurs, chanson anonyme.
En 1891, Emile Voillequin écrit La Marseillaise fourmisienne.
En 1893, Louis Pinède de Vals-les-bains écrit La Marseillaise des catholiques.
En 1911, Gaston Couté écrit La Marseillaise des requins.
La Marseillaise de la caserne Cambronne de Brennus se chantait dans les chambrées de la caserne Cambronne à Nantes (65è RI).
On trouve aussi Le chant des blancs, une Marseillaise Milanaise, En avant peuple d'Italie, la Marseillaisa dos Peréreus, la Marseillaise des femmes, la Marseillaise des belles-mères.
L’hymne national français est un chant guerrier hérité des guerres révolutionnaires. Aujourd'hui, en France, le caractère jugé violent des paroles de La Marseillaise est parfois critiqué. Lors de l'écriture, le pays était dans un contexte très violent puisque la France était en guerre avec certains de ses voisins depuis quelques mois.
C'est le vers Qu'un sang impur abreuve nos sillons qui est notamment décrié. Pour Jaurès, il s'agirait d'une référence explicite au sang des victimes de la Terreur. Pour les historiens de la France moderne, le premier couplet est nourri de textes anciens, parfois du XVIIe siècle appelant à la défense du royaume, et ils voient une parenté avec un texte anonyme qui, en 1636, au moment de l'invasion espagnole, appelait à charger les ennemis de la France « de telle sorte que nos terres soient engraissées de leurs corps après que les bêtes en auront pris leur proye[18]. » Pour d'autres[Qui ?], ce vers est directement emprunté à une chanson anti-anglaise très populaire lors de la guerre de Sept Ans (1756-1763). La haine franco-anglaise atteint à cette occasion des sommets depuis la guerre de Cent Ans, et des deux côtés de la Manche, les textes haineux se multiplient. Cette littérature appelant à la résistance est une mine pour certains auteurs révolutionnaires, Rouget de Lisle inclus. « Aux armes, citoyens ! » figure ainsi dans une Ode aux Français signée Écouchard en 1762, tandis que l’on retrouve ce vers invoquant un sang impur dans une Adresse à la nation anglaise sous la plume de Claude-Rigobert Lefebvre de Beauvray en 1757.
Jean Jaurès a fait l'éloge de la Marseillaise même s'il s'interrogeait sur le sens des paroles et en particulier de la question du "sang impur"
« Mais ce n'est pas seulement sur la forme que porte la controverse ; c'est sur les idées. Or, je dis que La Marseillaise, la grande Marseillaise de 1792, est toute pleine des idées qu'on dénonce le plus violemment dans L'Internationale. Que signifie, je vous prie, le fameux refrain du "sang impur" ? — "Qu'un sang impur abreuve nos sillons !", l'expression est atroce. C'est l'écho d'une parole bien étourdiment cruelle de Barnave. On sait qu'à propos de quelques aristocrates massacrés par le peuple, il s'écria : "Après tout, le sang qui coule est-il donc si pur ?" Propos abominable, car dès que les partis commencent à dire que le sang est impur qui coule dans les veines de leurs adversaires, ils se mettent à le répandre à flots et les révolutions deviennent des boucheries. Mais de quel droit la Révolution flétrissait-elle de ce mot avilissant et barbare tous les peuples, tous les hommes qui combattaient contre elle ? »
— Jean Jaurès, « Marseillaise et Internationale », La Petite République socialiste, 30 août 1903 (voir le texte intégral sur le site de l'Assemblée Nationale).
Une autre interprétation considère que ces vers seraient une référence aux révolutionnaires qui ont le sang impur contrairement aux aristocrates au sang « noble »(voir p. 48 de Dufourg Frédéric, La Marseillaise, Paris : Le Félin, 2008.), mettant en lumière les « préjugés de milieux sociaux » chez les gentilshommes français au XVIIIe siècle.
C'est ainsi que Gavroche, personnage célèbre du roman Les Misérables de Victor Hugo, interprète ces vers : "En avant les hommes ! qu’un sang impur inonde les sillons ! Je donne mes jours pour la patrie, je ne reverrai plus ma concubine, n-i-ni, fini, oui, Nini ! mais c’est égal, vive la joie ! Battons-nous, crebleu ! j’en ai assez du despotisme." Les Misérables, Cinquième partie, Livre I - Victor Hugo 1862.
Dernière édition par Admin Raphaël-ALVAREZ le Mar 6 Juil - 22:54, édité 1 fois
Paroles de La Marseillaise
Paroles de La Marseillaise
REFRAIN
Aux armes, citoyens !
Formez vos bataillons !
Marchons, marchons !
Qu'un sang impur...
Abreuve nos sillons !
Aux armes, citoyens !
Formez vos bataillons !
Marchons, marchons !
Qu'un sang impur...
Abreuve nos sillons !
COUPLETS
I
Allons ! Enfants de la Patrie !
Le jour de gloire est arrivé !
Contre nous de la tyrannie,
L'étendard sanglant est levé ! (Bis)
Entendez-vous dans les campagnes
Mugir ces féroces soldats ?
Ils viennent jusque dans vos bras
Égorger vos fils, vos compagnes
Aux armes, citoyens ! Etc.
II
Que veut cette horde d'esclaves,
De traîtres, de rois conjurés ?
Pour qui ces ignobles entraves,
Ces fers dès longtemps préparés ? (Bis)
Français ! Pour nous, ah ! Quel outrage !
Quels transports il doit exciter ;
C'est nous qu'on ose méditer
De rendre à l'antique esclavage !
Aux armes, citoyens ! Etc.
III
Quoi ! Des cohortes étrangères
Feraient la loi dans nos foyers !
Quoi ! Des phalanges mercenaires
Terrasseraient nos fiers guerriers ! (Bis)
Dieu ! Nos mains seraient enchaînées !
Nos fronts sous le joug se ploieraient !
De vils despotes deviendraient
Les maîtres de nos destinées !
Aux armes, citoyens ! Etc.
IV
Tremblez, tyrans et vous, perfides,
L'opprobre de tous les partis !
Tremblez ! Vos projets parricides
Vont enfin recevoir leur prix. (Bis)
Tout est soldat pour vous combattre.
S'ils tombent, nos jeunes héros,
La terre en produira de nouveaux
Contre vous tout prêt à se battre.
Aux armes, citoyens ! Etc.
V
Français, en guerriers magnanimes
Portons ou retenons nos coups !
Épargnons ces tristes victimes,
A regret, s'armant contre nous ! (Bis)
Mais ce despote sanguinaire !
Mais ces complices de Bouillé !
Tous ces tigres qui, sans pitié,
Déchirent le sein de leur mère !
Aux armes, citoyens ! Etc.
VI
Amour sacré de la Patrie
Conduis, soutiens nos bras vengeurs !
Liberté ! Liberté chérie,
Combats avec tes défenseurs ! (Bis)
Sous nos drapeaux que la Victoire
Accoure à tes mâles accents !
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire !
Aux armes, citoyens ! Etc.
COUPLET DES ENFANTS
Nous entrerons dans la carrière,
Quand nos aînés n'y seront plus ;
Nous y trouverons leur poussière
Et la trace de leurs vertus. (Bis)
Bien moins jaloux de leur survivre
Que de partager leur cercueil
Nous aurons le sublime orgueil
De les venger ou de les suivre.
Aux armes, citoyens ! Etc.
Enfants, que l'Honneur, la Patrie
Fassent l'objet de tous nos vœux !
Ayons toujours l'âme nourrie
Des feux qu'ils inspirent tous deux. (Bis)
Soyons unis ! Tout est possible ;
Nos vils ennemis tomberont,
Alors les Français cesseront
De chanter ce refrain terrible :
Aux armes, citoyens ! Etc.
Allons ! Enfants de la Patrie !
Le jour de gloire est arrivé !
Contre nous de la tyrannie,
L'étendard sanglant est levé ! (Bis)
Entendez-vous dans les campagnes
Mugir ces féroces soldats ?
Ils viennent jusque dans vos bras
Égorger vos fils, vos compagnes
Aux armes, citoyens ! Etc.
II
Que veut cette horde d'esclaves,
De traîtres, de rois conjurés ?
Pour qui ces ignobles entraves,
Ces fers dès longtemps préparés ? (Bis)
Français ! Pour nous, ah ! Quel outrage !
Quels transports il doit exciter ;
C'est nous qu'on ose méditer
De rendre à l'antique esclavage !
Aux armes, citoyens ! Etc.
III
Quoi ! Des cohortes étrangères
Feraient la loi dans nos foyers !
Quoi ! Des phalanges mercenaires
Terrasseraient nos fiers guerriers ! (Bis)
Dieu ! Nos mains seraient enchaînées !
Nos fronts sous le joug se ploieraient !
De vils despotes deviendraient
Les maîtres de nos destinées !
Aux armes, citoyens ! Etc.
IV
Tremblez, tyrans et vous, perfides,
L'opprobre de tous les partis !
Tremblez ! Vos projets parricides
Vont enfin recevoir leur prix. (Bis)
Tout est soldat pour vous combattre.
S'ils tombent, nos jeunes héros,
La terre en produira de nouveaux
Contre vous tout prêt à se battre.
Aux armes, citoyens ! Etc.
V
Français, en guerriers magnanimes
Portons ou retenons nos coups !
Épargnons ces tristes victimes,
A regret, s'armant contre nous ! (Bis)
Mais ce despote sanguinaire !
Mais ces complices de Bouillé !
Tous ces tigres qui, sans pitié,
Déchirent le sein de leur mère !
Aux armes, citoyens ! Etc.
VI
Amour sacré de la Patrie
Conduis, soutiens nos bras vengeurs !
Liberté ! Liberté chérie,
Combats avec tes défenseurs ! (Bis)
Sous nos drapeaux que la Victoire
Accoure à tes mâles accents !
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire !
Aux armes, citoyens ! Etc.
COUPLET DES ENFANTS
Nous entrerons dans la carrière,
Quand nos aînés n'y seront plus ;
Nous y trouverons leur poussière
Et la trace de leurs vertus. (Bis)
Bien moins jaloux de leur survivre
Que de partager leur cercueil
Nous aurons le sublime orgueil
De les venger ou de les suivre.
Aux armes, citoyens ! Etc.
Enfants, que l'Honneur, la Patrie
Fassent l'objet de tous nos vœux !
Ayons toujours l'âme nourrie
Des feux qu'ils inspirent tous deux. (Bis)
Soyons unis ! Tout est possible ;
Nos vils ennemis tomberont,
Alors les Français cesseront
De chanter ce refrain terrible :
Aux armes, citoyens ! Etc.
Le manuscrit autographe de Rouget de Lisle
Manuscrit autographe
des Essais en vers et en prose
de Joseph Rouget de Lisle (1760-1836)
des Essais en vers et en prose
de Joseph Rouget de Lisle (1760-1836)
Paris, Didot aîné, 1796, in-8°. Exemplaire unique contenant La Marseillaise écrite de la main de Rouget de Lisle. Envoi autographe de l'auteur à Legouvé (exemplaire ayant figuré à l'Exposition universelle de 1889).
Composée à Strasbourg par Rouget de Lisle, officier d'artillerie, en avril 1792, lors de la déclaration de guerre contre l'Autriche, et d'abord intitulée « Chant de guerre pour l'Armée du Rhin », l'œuvre fut adoptée et popularisée par le bataillon des Marseillais appelé à Paris à l'occasion de l'insurrection du 10 août 1792. « La Marseillaise » devint chant national par décret du 26 messidor an III (14 juillet 1795) jusqu'au Premier Empire. Elle est redevenue l'hymne officiel de la France le 14 février 1879.
L'hymne ne comprenait à l'origine que six couplets. Un septième (« la strophe des enfants ») fut ajouté en octobre 1792 par Gossec lorsque fut représentée, à l'Opéra, « l'Offrande de la liberté, scène religieuse sur la chanson des Marseillais ».
L'hymne ne comprenait à l'origine que six couplets. Un septième (« la strophe des enfants ») fut ajouté en octobre 1792 par Gossec lorsque fut représentée, à l'Opéra, « l'Offrande de la liberté, scène religieuse sur la chanson des Marseillais ».
Manuscrit autographe
des Essais en vers et en prose
de Joseph Rouget de Lisle (1760-1836)
des Essais en vers et en prose
de Joseph Rouget de Lisle (1760-1836)
La Marseillaise (1)
La Marseillaise (2)
La Marseillaise (3) par Roberto ALAGNA pour le 14 juillet
Racines Comtoises Biographie de Claude-Joseph ROUGET de LISLE (1760-1836)
Biographie de Claude-Joseph ROUGET de LISLE (1760-1836) sources de Bernard GIRARD
Claude-Joseph
ROUGET de LISLE
ROUGET de LISLE
Claude Joseph Rouget de Lisle (1760 – 1836)
Il est né le 10 mai 1760 à Lons-le-Saunier où son père est avocat au parlement de Lons. Passionné de musique et de poésie, il fait ses études à Lons le Saunier, puis il entre à l’école militaire. Il en sort sous-lieutenant en 1782 et il entre à l’école de Mézières, à sa sortie il est nommé à la direction du génie à Grenoble, il ira ensuite au fort de Joux dans le Doubs, puis à La Rochelle avant de regagner Lons où il s’engage dans la garde nationale et regagne Paris. Il est alors nommé à Strasbourg. dont le maire est Philippe-Frédéric de Dietrich. Ce dernier lui demande d’écrire un chant de guerre pour l’armée du Rhin. Le Capitaine Rouget de Lisle le compose en une nuit dans sa chambre et c’est dans le salon du maire qu’il est chanté pour la première fois. Il est repris par le bataillon des Marseillais dans leur marche vers Paris en juillet 1782, il est alors appelé La Marseillaise et le 14 mars 1879, elle deviendra l’hymne national de la France par décision du président de la République Jules Grévy, lui aussi Jurassien.
A la chute du roi, Rouget de Lisle quitte pour quelque temps l’armée, mais très vite il s’engage dans l’armée du nord et participe à la prise de Namur en Belgique.Sous la terreur, suspecté, il est arrêté en septembre 1793 et incarcéré à la prison de Saint-Germain-en-Laye En août 1793, il est libéré et réintégré. La Convention le nomme commissaire de l’ouest de la France. Il quitte définitivement l’armée en avril 1796 Il vit alors à Paris et fréquente les salons littéraires. De 1812 à 1817 il revient dans le Jura à Montaigu dans la propriété familiale. Puis c’est le retour à Paris où il vit misérablement, sans ressources, il fait même de la prison pour dettes. Il est alors recueilli par le général Blein et vit à Choisy-le-Roi. Sa situation s’améliore sous la monarchie de Juillet, Louis Philippe lui accorde une pension et le nomme Chevalier de la Légion d’Honneur.
Rouget de Lisle meurt à Choisy-le-Roi le 27 juin 1836. Ses partitions musicales sont au musée de Lons le Saunier. Nombre de villes ont une rue à son nom, des établissements scolaires le portent, deux timbres lui ont été consacrés.Ses cendres furent portées aux Invalides en 1915.
Il est né le 10 mai 1760 à Lons-le-Saunier où son père est avocat au parlement de Lons. Passionné de musique et de poésie, il fait ses études à Lons le Saunier, puis il entre à l’école militaire. Il en sort sous-lieutenant en 1782 et il entre à l’école de Mézières, à sa sortie il est nommé à la direction du génie à Grenoble, il ira ensuite au fort de Joux dans le Doubs, puis à La Rochelle avant de regagner Lons où il s’engage dans la garde nationale et regagne Paris. Il est alors nommé à Strasbourg. dont le maire est Philippe-Frédéric de Dietrich. Ce dernier lui demande d’écrire un chant de guerre pour l’armée du Rhin. Le Capitaine Rouget de Lisle le compose en une nuit dans sa chambre et c’est dans le salon du maire qu’il est chanté pour la première fois. Il est repris par le bataillon des Marseillais dans leur marche vers Paris en juillet 1782, il est alors appelé La Marseillaise et le 14 mars 1879, elle deviendra l’hymne national de la France par décision du président de la République Jules Grévy, lui aussi Jurassien.
A la chute du roi, Rouget de Lisle quitte pour quelque temps l’armée, mais très vite il s’engage dans l’armée du nord et participe à la prise de Namur en Belgique.Sous la terreur, suspecté, il est arrêté en septembre 1793 et incarcéré à la prison de Saint-Germain-en-Laye En août 1793, il est libéré et réintégré. La Convention le nomme commissaire de l’ouest de la France. Il quitte définitivement l’armée en avril 1796 Il vit alors à Paris et fréquente les salons littéraires. De 1812 à 1817 il revient dans le Jura à Montaigu dans la propriété familiale. Puis c’est le retour à Paris où il vit misérablement, sans ressources, il fait même de la prison pour dettes. Il est alors recueilli par le général Blein et vit à Choisy-le-Roi. Sa situation s’améliore sous la monarchie de Juillet, Louis Philippe lui accorde une pension et le nomme Chevalier de la Légion d’Honneur.
Rouget de Lisle meurt à Choisy-le-Roi le 27 juin 1836. Ses partitions musicales sont au musée de Lons le Saunier. Nombre de villes ont une rue à son nom, des établissements scolaires le portent, deux timbres lui ont été consacrés.Ses cendres furent portées aux Invalides en 1915.
La Marseillaise
Statue de Rouget de Lisle à Lons le Saunier
Photos de gauche à droite,n°1 Statue de Rouget de LISLE à Choisy-le-Roi. N° 2 Maison ou il mourût le 26 juin 1836. N° 3 la plaque à Choisy-le-Roi.
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